Café discussion du samedi 8 juillet 2023 animé par Maryvonne Le Grévès, adjointe à la mairie de Lorient en charge des affaires sociales, des solidarités, des personnes âgées, du handicap et de l’égalité femmes/hommes.
Le portrait social 2019 : Lorient ville pauvre.
Les chiffres parlent d’eux-mêmes : Lorient est une ville pauvre.
Le revenu médian mensuel disponible déclaré était de 1.577 € contre 1.592 € à l’échelle du département du Morbihan et 1.803 € à l’échelle de la France métropolitaine.
Parmi les 29 120 ménages fiscaux recensés en 2019, 51% ne sont pas imposés faute de revenus suffisants
Le taux de pauvreté était de 21% de la population lorientaise , soit 11.380 personnes pauvres recensées, contre 11% dans le Morbihan et 15% en France métropolitaine.
Les personnes les plus pauvres sont pour 21% des personnes seules (17% dans le Morbihan et 18% en France métropolitaine) et pour 37% des familles monoparentales (28% dans le Morbihan et 29% en France métropolitaine).
Les plus pauvres sont les moins de 30 ans pour 32% (19% dans le Morbihan, 23% en France métropolitaine), les moins pauvres étant les 75 ans et plus pour 8% seulement (8% dans le Morbihan et 10% en France métropolitaine). Cependant, la population est vieillissante et elle va s’appauvrir au vu du contexte social actuel .
35% de la population lorientaise, locataire de sa résidence principale, vivait sous le seuil de pauvreté (25% dans le département et 28% en France métropolitaine), tout comme 6% des propriétaires.
Les plus pauvres sont des couples parentaux (3.800), et des familles monoparentales (3.050). Viennent ensuite les couples sans enfant, les femmes seules et les hommes seuls.
La taille des ménages les plus pauvres sont, soit des familles de 5 personnes ou plus (2.720 foyers), soit des foyers d’une seule personne (3.050 personnes), pour l’essentiel des locataires.
32% de la population lorientaise vivait avec moins de 1.302€ mensuels, 17% avec moins de 1.002€ mensuels. Et c’était avant le Covid et l’inflation.
23% des salariés de 15 ans et plus avaient un contrat précaire en 2018, soit 4.180 personnes, contre 17% dans le département, 20% des salariés travaillaient à temps partiel, soit 3.550 personnes.
Le centre communal d’action sociale (CCAS) conventionne des bureaux d’étude qui ont rendu ce bilan en juin 2022. Ces chiffres datent de 2019 et ont dû évoluer depuis mais aucun plus récent n’est disponible. Cependant, malgré le Covid et l’inflation, le CCAS n’a pas enregistré plus de demandes d’aides malgré le contexte détérioré.
La ville a lancé le programme « Lorient ville solidaire » au vu de la situation du début de mandature avec la distribution de chèques aux personnes les plus en difficulté mais force est de constater que les demandes n’ont pas augmenté et sont même en phase descendantes alors que le contexte s’est détérioré.
Une explication est sans doute que Lorient compte de très nombreuses associations caritatives avec qui la mairie est en lien permanent (Croix Rouge, Secours Populaire, Secours Catholique, Saint-Vincent-de-Paul et toutes ses déclinaisons, les Restos du Cœur…) qui répondent à l’aide d’urgence en étant moins regardantes que le CCAS sur les niveaux de vie et les documents à fournir, les démarches administratives à effectuer étant souvent un frein pour les foyers les plus pauvres.
Les missions du Centre Communale d’Action Sociale (CCAS) et son programme « Lorient ville solidaire »
Le CCAS est situé au 50 cours de Chazelles. Les questions relatives aux seniors qui sont traitées par La Passerelle à l’Orientis.
C’est un établissement public dont le rôle est de venir en aide aux personnes en difficulté financière et/ou fragilisées socialement.
Il a 4 missions :
- La lutte contre l’exclusion
- L’accompagnement des seniors
- L’aide aux personnes souffrant de handicap
- La gestion de structures destinées aux enfants
Il gère toutes les actions de solidarité et reste le principal interlocuteur des Lorientaises et des Lorientais en difficulté économique ou sociale.
Des agents sont en charge d’accueillir les personnes qui ont besoin d’une aide d’urgence ou d’une aide alimentaire. Un calcul se fait sur la base des ressources et des charges mensuelles et va déterminer un « reste à vivre ». Si celui-ci se situe en dessous de 17 euros, une aide est activée.
Le programme « Lorient Ville Solidaire » pour lutter contre l’exclusion
Il a été mis en place pour élargir les différentes aides existantes, principalement alimentaires, à davantage de personnes dans la précarité et ainsi lutter contre la hausse des prix et soutenir le pouvoir d’achat.
Quand on peine à boucler ses fins de mois, chaque euro compte.
La Ville, par son CCAS, apporte conseils, soutien, accompagnement pour que chacun accède aux droits auxquels il peut prétendre.
Les aides sont liées au calcul d’un « reste à vivre » mensuel qui tient compte des ressources et des charges du foyer. La Ville a ainsi décidé de renforcer cette offre en direction des bénéficiaires actuels et de l’ouvrir à plus de foyers.
Une initiative qui répond à la volonté de la municipalité de construire une ville économique attractive, résolument solidaire et bienveillante, à l’écoute de ceux qui en ont besoin et qui met en avant le lien social et la proximité.
Le CCAS propose notamment des aides alimentaires répondant à des besoins de première nécessité, pas uniquement réservées aux bénéficiaires des minima sociaux comme l’épicerie sociale et les paniers de légumes, mais aussi des aides à l’énergie.
Ces aides sont soumises à des barèmes de ressources. Les critères sont étudiés sur la base des justificatifs de ressources et de charges fournis par les ménages. Que l’on soit retraité, étudiant, salarié, en recherche d’emploi ou en arrêt maladie, c’est la réalité financière qui est prise en compte et non le statut du foyer.
Le programme « Lorient ville solidaire » a permis d’augmenter le plafond du « reste à vivre » à 17 euros; il était aux alentours de 14 euros et n’avait pas évolué depuis 2014.
La commission de secours qui se tient toutes les 2 semaines à la Mairie avec des membres du CCAS et qui étudie des situations qui sortent du cadre habituel, a en effet constaté que même des salariés pouvaient se trouver en difficultés financières mais ne pouvaient prétendre à aucune aide, dépassant ce plafond.
Le programme « Lorient ville solidaire » a également revu la composition du foyer pour rendre les aides accessibles au plus grand nombre.
Le programme « Lorient ville solidaire » a enfin permis de mettre en place des actions pour informer sur l’existence du CCAS, sur l’importance de connaître ses droits et sur les aides qui existent au niveau départemental ou autre, vers lesquelles les associations caritatives ne dirigeront pas forcément.
En effet, en plus de l’aide alimentaire, le CCAS dispose d’un dispositif ECOBE avec des conseillères qui aident à gérer un budget, faire des économies d’énergie et d’eau et avoir une attitude écocitoyenne.
En convention Département/Etat , le CCAS gère également le Fonds de Solidarité pour le Logement (FSL) qui apporte des aides pour régler les frais liés au logement : factures d’énergie, d’eau, de téléphone, loyers…
Toutes les actions du CCAS sont à retrouver sur son site internet
Les solidarités
L’aide alimentaire
Le CCAS dispose d’une épicerie sociale à la Maison des Solidarités accessible aux personnes qui ont un reste à vivre inférieur à 17 euros. Le coût des produits qu’elles peuvent y acheter équivaut à environ 10% du coût réel en commerce pour les produits alimentaires et environ 30% pour les produits d’hygiène.
Ce sont des aides au mois qui sont importantes pour ces familles.
Pour les personnes qui ne peuvent pas se rendre à l’épicerie sociale par manque de temps ou de mobilité, le CCAS peut verser des chèques qui peuvent être dépenser dans les épiceries locales.
Les autres aides d’urgence du CCAS
Le CCAS peut aider à payer des factures pour le nettoyage d’un logement, pour le remplacement d’un appareil électro-ménager de première nécessité, pour aider à se déplacer pour se rendre à un rendez-vous pour de l’emploi…
La domiciliation au CCAS
Tout CCAS a une obligation de domiciliation pour tous les ménages n’ayant pas de domicile stable.
Elle permet d’avoir un justificatif de domicile et une adresse administrative pour recevoir du courrier.
Elle permet également d’accéder à des droits et prestations (comme l’inscription sur les listes électorales ou l’aide juridictionnelle. Elle est accordée pour une durée de 1 an renouvelable.
Elle est accessible aux SDF et aux gens du voyage.
L’accueil de jour des personnes sans domicile stable.
Le CCAS de Lorient propose un accueil de jour aux SDF au 33 rue du Couëdic du lundi au vendredi de 11h30 à 15h00 toute l’année et les week-ends et jours fériés durant la période hivernale du 1er novembre au 31 mars.
Ce local met à leur disposition une cuisine, une douche et un espace convivial; une infirmière y tient également des permanences pour faire un point santé et leur expliquer leurs droits à la santé.
Il propose également l’aide de travailleurs sociaux qui évaluent leurs besoins, les aident dans leurs démarches et tentent de construire avec eux un parcours pour les aider à sortir de leur situation.
Il enregistre plus de 4000 passages par an au bénéfice de 200 usagers aux situations très diverses. On y croise des personnes qui sont dans une totale marginalisation, des personnes souffrant d’addiction, des personnes en rupture familiale ou professionnelle…
C’est une population qui ne se laisse pas facilement aborder, qui peut parfois être violente mais attention aux préjugés car chaque personne a son histoire.
Certaines de ces personnes sont en rupture mais souhaitent se réinsérer. Il faut les rencontrer, recréer du lien, les mettre en confiance, leur redonner des habitudes, des horaires et trouver comment faire pour les accompagner. Il n’y a pas qu’une solution… il en existe de nombreuses.
Pour exemple, le centre a accueilli un jeune homme de 25 ans sans abri, qui menait une vie normale jusqu’à ce que le Covid ne provoque une rupture professionnelle et sociale. Il a perdu son travail, a été expulsé du logement qu’il occupait et il a plongé. Il a depuis trouvé un travail dans une boulangerie à raison de 25h par semaine et il est reparti sur une démarche de réinsertion.
Pour trouver des solutions de réinsertion, le CCAS travaille également en étroite relation étroite avec le SIAO Sauvegarde 56, géré par le département.
Il assure l’hébergement de nuit en recensant toutes les places d’hébergement disponibles et en gérant le service d’appel téléphonique 115 et il suit le parcours des personnes ou familles prises en charge, jusqu’à la stabilisation de leur situation.
C’est le département qui porte la compétence du social, du handicap et de la réinsertion des personnes les plus fragiles.
L’accompagnement des seniors
Il existe trois dispositifs :
– les EHPAD : établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes
– les SAAD : service d’aide et d’accompagnement à domicile
– les SSIAD : services de soins infirmiers à domicile
Le CCAS de Lorient dispose de plusieurs budgets : le budget principal de fonctionnement et les budgets annexes pour l’Ehpad, le SAAD et le SSIAD.
En début de mandature, le CCAS comptait 3 millions d’euros de déficit, essentiellement dû à celui du SAAD, constaté dès 2011 et à celui de la résidence Kerguestenen, constaté dès 2013.
Il a donc fallu faire des choix pour commencer à combler ces déficits.
La résidence Kerguestenen a été fermée au 31 décembre 2022.
Elle n’attirait plus et ne répondait plus ni aux normes ni aux attentes : seules 57 personnes y résidaient sur les 80 places disponibles.
45 résidents ont été transférés à l’Ehpad de l’ADEF La Maison Des Tamaris qui a émis la volonté de s’ouvrir avec une offre de résidence autonome alors qu’ils n’étaient jusque-là qu’une maison de retraite médicalisée. Ils proposent ainsi une passerelle aux personnes âgées qui perdent peu à peu leur autonomie vers les services médicalisés sans les obliger à déménager.
Les autres ont été transférés dans les autres résidences autonomie du territoire.
Les transferts ont été réalisés avec l’aide de VYV3 Bretagne, acteur mutualiste de santé et de protection sociale très ancré sur le territoire lorientais.
VYV3 Bretagne a également repris le SAAD dans un soucis de cohérence de l’accompagnement des seniors.
L’Ehpad de Kervénanec
Le CCAS de Lorient ne gère donc plus que l’Ehpad de Kervénanec qui accueille 80 résidents de plus de 60 ans, en perte d’autonomie physique ou désorientées dans quatre unités dont deux dédiées aux personnes désorientées.
L’agenda des seniors
Le service animation du CCAS organise des activités réservées aux seniors lorientais. Elles sont à retrouver dans l’Agenda des seniors qui est diffusé tous les deux mois. Les renseignements et les inscriptions se font auprès du service animation de la Passerelle dans la galerie commerciale de l’Orientis.
Il propose à la fois des activités gratuites et des activités payantes sur réservation : sorties, visites, expositions, ateliers numériques, ateliers jeux, ateliers de prévention à la santé… Il est consultable sur le site de la Ville de Lorient.
L’objectif est de garder du lien avec les seniors lorientais et de lutter contre l’isolement.
La semaine Bleue en octobre
Le CCAS en sera l’animateur pour aborder les problématiques rencontrées par les seniors : parcours de résidence, parcours soins, mobilité, isolement…
Différents partenaires vont accompagner le CCAS durant cette semaine pour montrer aux personnes âgées et aux aidants tout ce qui existe et se fait à Lorient.
Un temps fort sera organisé le mercredi 04 octobre au Salon du port du Moustoir.
Les deux temps forts : Le Noël des seniors et le thé dansant du printemps
Pour les 65 ans et plus, le CCAS organise une distribution de colis de Noël à l’Hôtel de ville et deux goûters-dansant animés par un orchestre au Palais des Congrès, moments privilégiés durant 2 après-midi de décembre pour se retrouver, manger et danser.
Devant le succès rencontré, monsieur le Maire a décidé de renouveler ce temps fort en organisant un thé-dansant au printemps dans le Salon d’Honneur de l’Hôtel de Ville.
L’occasion de sortir de l’isolement et de faire des rencontres, isolement qui peut générer une perte d’autonomie et devenir dramatique pour certains.
Sur Lorient en 2018, 27% de la population était âgées de 60 ans et plus, 11% avait plus de 75 ans. Les prévisions pour 2026 prévoyaient une augmentation de 5%.
Le registre Canicule
Toute mairie a l’obligation de tenir un registre isolement. Le CCAS se charge de recenser les appels de la personne âgée seule ou de son entourage qui demande un suivi téléphonique une à deux fois par semaine pour s’assurer que tout va bien et pour rappeler les gestes qui protègent.
A ce jours, seules 72 personnes sont inscrites, ce qui est peu.
Des flyers ont été distribués aux services d’aide à domicile, aux cabinets médicaux, aux pharmacies pour inciter les personnes concernées à s’inscrire et pour rappeler les gestes à adopter en cas de canicule.
L’inscription est à renouveler chaque année et le registre est transmis au préfet.
1 toit 2 générations
Il s’agit d’un conventionnement avec le BIJ (Bureau d’Information Jeunesse).
Ce dispositif concerne les personnes âgées seules, propriétaires ou locataires qui peuvent accueillir un jeune en formation (lycéen, étudiant, apprenti ou alternant) tout au long de l’année scolaire ou temporairement.
Le jeune paiera un loyer bien moindre, variable en fonction des services rendus et la personne âgée bénéficiera d’une présence rassurante. Chacun reste dans son intimité et dans sa liberté mais l’objectif est de créer du lien et aider les personnes âgées les plus précaires à entretenir leur habigtation.
Les premières expériences se sont bien passées et ont été concluantes. Des petits films de témoignages ont été réalisés pour inciter les plus réticents. Ils peuvent être visionnés sur le site du réseau.
Malheureusement, peu de personnes âgées sont prêtes à ouvrir leur habitation alors que le besoin d’accueil des jeunes ne cesse d’augmenter.
Le CCAS a conventionné avec Bricobus des Compagnons bâtisseurs qui peut intervenir chez les personnes qui ne peut pas financer des petits travaux.
Le Handicap
Au-delà de faire de Lorient une ville accessible, la volonté est de faire de Lorient une ville inclusive.
Or le handicap est la compétence du département et cela peut être frustrant.
La ville doit se contenter de la Commission accessibilité qui est très transversale et concerne le vivre ensemble.
Elle concerne essentiellement la voirie avec l’aménagement des trottoirs, la gestion de potelets gênants pour certains handicaps, l’installation de jeux inclusifs comme dans le parc Jules Ferry, la culture avec la dotation des médiathèques d’outils adaptés aux handicaps ou l’organisation de spectacles accessibles, mais aussi le sport.
Le Duo Day
La mairie a accueilli une dizaine de personnes en situation de handicap dans ses services.
L’objectif : accueillir le temps d’une journée une personne en situation de handicap, pour changer les regards et, ensemble, dépasser les préjugés. Au programme de cette journée : découverte du métier, participation active et immersion.
Une journée pour que les agents perçoivent la notion de handicap et comprennent que ces personnes ont une place dans le monde du travail et dans la ville.
La Nuit du Handicap
La ville a accompagné un collectif d’associations pour cette Nuit du handicap. Seules 2 communes de Bretagne le faisaient : Lorient et Rennes.
Le collectif d’associations lorientaises n’ayant pas trouvé les moyens humains nécessaires cette année, elle s’est faite sur Quimper mais la date du 15 juin 2024 est d’ores et déjà mise à l’agenda.
Le projet social
La volonté de monsieur le Maire est de travailler sur 4 axes principaux au regard de ce qu’il est possible de financer:
– lutter contre l’isolement des seniors, des personnes en situation de handicap, des personnes isolées de manière générale : mieux repérer et créer du lien;
– favoriser l’autonomie par le maintien dans le logement et l’aménagement des espaces;
– lutter contre la pauvreté : soutenir, accompagner, aller au-delà de la précarité financière en s’intéressant à la précarité culturelle et sportive,
– favoriser l’insertion sociale grâce au logement et à la santé : politique de logement social, travail avec les acteurs de la santé mentale
L’égalité femmes-hommes
Veiller à ce que tous les services de la ville soient dans une démarche engagée.
La Ville de Lorient a signé la charte européenne.
Dans certains services, les choses se font très naturellement mais la copie est à revoir dans certains autres.
L’année comporte des temps forts comme le 08 mars, journée des droits internationaux des femmes. Des animations sont organisées sur une semaine, cette année autour de l’éducation et des métiers.
En 2024, année des Jeux Olympiques, la thématique sera La Femme et le sport. Le 08 mars tombant durant la dernière semaine des vacances d’hiver, cette semaine se fera sur la semaine de rentrée car la sensibilisation sur les droits femmes-hommes se fait essentiellement sur le jeune public.
L’accueil des personnes victimes de violences intra familiales, conjugales, sexistes et sexuelles
Sous la pression de l’Etat et des associations, un lieu devait être ouvert. Prévu au départ sur le territoire de l’Agglo dont ce n’est pas la compétence, cela supposait l’engagement des maires et de leurs adjoints.
Depuis le 04 octobre 2021, le dispositif l’Ecoutille a pris place au 3e étage du bâtiment de LB Habitat, au 21, rue Jules-Legrand.
Ce sont des permanences, gérées par le centre d’information sur les droits des femmes et des familles (CIDFF) qui œuvre en faveur des femmes victimes de violences depuis de nombreuses années.
C’est un lieu d’accueil, d’écoute, d’accompagnement et d’orientation pour les victimes de violences sexistes et sexuelles.
Les permanences permettent de diagnostiquer les besoins de chaque victime.
En 2022, 137 personnes, de 19 à 79 ans, ont été accueillies et/ou accompagnées, dont 132 femmes et 5 hommes. 89 % d’entre elles sont des femmes victimes de violences au sein du couple.
Pour celles et ceux qui ne peuvent se déplacer à Lorient, des référents communaux sont un premier contact. Ils sont 50 dans l’agglomération, dont 30 déjà formés par le CIDFF sur les démarches à faire en cas de signalement de telles violences.
Le co-financement a été compliqué à mettre en œuvre. On y retrouve l’Etat, le Conseil Départemental, la CAF et les communes au prorata du nombre d’habitants. Le dispositif dispose de 200.000 euros par ans. Une convention pluriannuelle sur 3 ans a été signée pour pérenniser le dispositif.
Leur rôle : comprendre le degré de violence, préparer la victime à son départ du domicile, la mise à l’abri si nécessaire, la reconstruction psychologique de la victime et son retour à l’autonomie…
Questions – Réponses
Beaucoup d’aides existent mais elles n’arrivent pas toujours aux personnes qui en ont vraiment besoin. Qu’est-ce qui est mis en place pour y remédier?
Le travail de communication est très difficile. Le CCAS a fait des affiches et des petits dépliants pour expliquer les aides mais toutes les associations caritatives n’en ont pas connaissance.
Les associations caritatives sont très nombreuses et il est important que la Ville garde du lien avec elles pour les informer; elle organise très régulièrement des réunions pour les informer des dispositifs existants dont elles n’ont pas toujours connaissance.
Il est en effet souvent plus facile pour les personnes en difficulté d’aller vers une association où elle va trouver davantage de lien social qu’au CCAS où elle sera face à un agent derrière son ordinateur.
Mais pour pouvoir bénéficier des aides, elles devront obligatoirement aller au CCAS qui va les enregistrer, étudier leur situation et leur proposer les aides auxquelles elles ont droit.
C’est la raison pour laquelle la mairie entretient ce lien avec les associations caritatives qui font le lien entre la ville de Lorient et la population en difficulté.
Le projet social qui se prépare prendra en compte la nécessité du « aller vers » avec des permanences du CCAS dans les quartiers.
Qu’en est-il du maintien des personnes âgées à domicile et du portage des repas?
L’ancienne majorité avait déjà arrêté le portage des repas. Le CCAS ne les assure plus mais il existe des structures qui le font. Le CCAS peut fournir une liste des différents SAAD existant sur le territoire.
Les actions du CCAS fonctionnent grâce à des subventions de la Ville, du Département, de l’ARS (Agence Régionale de Santé) et de l’Etat mais il ne peut pas répondre à tous les besoins.
C’est le Département qui détient la compétence du social.
Il y a quelques années encore, le CCAS disposait d’un CLIC (Centre Local d’Information et de Coordination), qui permettait d’obtenir des informations et des conseils sur les aides aux personnes âgées personnalisés, gratuits et confidentiels. Des agents étaient en charge du parcours de la personne âgée : le maintien à domicile ou l’installation dans une résidence autonome ou dans un Ehpad. Ils rencontraient l’usager ou sa famille, se rendaient à domicile pour évaluer les besoins et les aménagements nécessaires pour le maintien à domicile.
Mais le département a décidé de mettre fin à ces CLIC. Il les a remplacés par le dispositif CAP Economie Santé en charge de construire les parcours des personnes âgées et handicapées; il est installé sur Lanester mais qui ne se déplace plus à domicile par manque de moyens humains.
Qu’est-ce qui est fait pour la précarité numérique chez les seniors? Existe-t-il des ateliers numériques au sein du CCAS?
Le CCAS fait de l’information numérique mais n’a pas de service dédié. Le projet social devrait comporter un volet ressources.
Mais Cap Autonomie Santé doit accompagner les personnes en demande dans la construction de ce parcours et l’aide à la constitution des dossiers.
La ville de Lorient a recruté deux conseillers numériques qui accompagnent les Lorientais dans leurs démarches en ligne. Ils accompagnent les publics éloignés et en difficulté face au numérique : favoriser l’apprentissage du numérique et le rendre accessible pour chaque individu. L’autonomie numérique des citoyens est déterminante dans leur réussite professionnelle, leur épanouissement social et culturel, ainsi que leur accès aux droits et services, publics comme privés.
Sur le territoire de Lorient, neuf conseillers numériques sont présents dans différentes structures. Ils accueillent pour résoudre une problématique numérique, répondre aux demandes d’information sur un sujet ou rediriger vers un lieu adapté aux demandes. L’accueil se fait avec ou sans rendez-vous. Pour s’inscrire, contacter les conseillers numériques au 02 97 02 22 66. Plus d’infos sur le site de la mairie en suivant ce lien.
La médiathèque propose elle aussi des ateliers numériques pour se familiariser avec l’informatique.
L’association Défis, basée aujourd’hui à Lanester mais qui va s’installer à la nouvelle Maison des Associations, propose également , en partenariat avec la Région Bretagne, un parcours d’initiation aux usages numériques : le Visa Internet. C’est une formation de 8 heures qui permet d’apprendre à utiliser internet et aide à devenir autonome avec les outils numériques : consulter ses emails, réaliser ses démarches administratives en ligne, utiliser un moteur de recherche ou découvrir les réseaux sociaux. A l’issue de la formation, 1 heure d’accompagnement individuel est proposée pour répondre aux questions.
Pour les services administratifs, il existe un service financé par France Services : le PIMMS Médiation dont la fonction est, en autres, d’accompagner le citoyen dans ses démarches de la vie quotidienne, de lui offrir un accès à Internet et de l’accompagner dans l’utilisation des services publics distants via les portails numériques des opérateurs de services.
Ils proposent des permanences dans les quartiers prioritaires de la Ville via un petit véhicule.
Quid des personnes âgées à faible mobilité qui sont éloignées des services de transport en commun mais qui souhaitent participer à des activités associatives?
C’est une compétence agglo et pas municipale.
Il existait un service de transport PMR sur appel téléphonique qui est en cours d’être revu. Mais rien n’existe pour les personnes qui ne sont pas reconnues comme étant PMR.
Le collectif Syklett proposait un temps fut des solutions mobilité expérimentales financées par le Département mais ils les orientent surtout vers les sorties de groupes.
Rien n’existe vraiment pour les demandes individuelles.
Le CCAS n’a pas les moyens du « aller-vers » mais peut étudier la solidarité de proximité pour repérer et accompagner les personnes inscrites.
Il existe une commission intercommunale qui travaille sur les questions de mobilité. Il faut signaler les demandes auprès d’associations qui relaieront.