Café-discussion du samedi 04 février 2023, animé par Fabien AUDARD, Adjoint au maire en charge des Sports
Lorient est une ville sportive. Elle compte pas moins de 105 clubs et associations qui proposent une soixantaine de disciplines différentes, de l’Aïkido au Yoga.
Il faut alors composer avec tous ces acteurs pour satisfaire leurs besoins en salles et équipements.
Devant la vétusté de la plupart d’entre eux, l’objectif du mandat est de les remettre à niveau pour accueillir l’ensemble de ces clubs et associations dans de bonnes conditions.
La ville de Lorient met à la disposition des usagers un grand nombre d’installations faisant l’objet, chaque année, d’améliorations et de transformations.
Ce sont ainsi plus de 80 infrastructures, représentant au total plus de 57000 m² de surface (soit 17 % du patrimoine bâti de la ville) et 60 hectares d’espaces verts qui sont voués aux sports pour le plaisir de tous.
Ces équipements sont, pour la plupart, uniquement accessibles pour la pratique en club mais de nombreux équipements sont en libre accès : city stades, agrès, tables de ping-pong, terrains de boules, courts de tennis, terrains de sports collectifs, répartis sur toute la ville.
Les compétences de la ville en matière de sport sont les suivantes :
- Gestion du bâti et des équipements sportifs
- Accompagnement des associations sportives
- Gestion des évènements sportifs
- Animation des activités sportives sur le temps périscolaire
Lorient est fière de sa richesse associative mais doit en retour en assumer le coût et faire face aux baisses des dotations et subventions de la Région et du Département qui pourtant s’appuient beaucoup sur ses équipements.
Les universités, lycées et collèges ne disposant que de peu d’équipements sportifs utilisent les infrastructures de la ville. Même s’ils versent un dédommagement, c’est la ville qui en assume l’entretien.
L’entretien du bâti et des équipements sportifs
Les équipements sportifs de Lorient sont de plus en plus vétustes et demandent un entretien important.
La priorité de la ville est d’avoir des équipements de qualité pour que la pratique soit la plus facile et la plus agréable possible.
Afin de les programmer au mieux, la ville a fait appel à une agence de maîtrise d’ouvrage (AMO) pour faire un audit des équipements et déterminer ceux qui nécessitent des travaux.
Le plan pluriannuel d’investissement (PPI) a été bâti en fonction du rapport rendu.
Beaucoup a déjà été fait comme la salle multisports de Kersabiec, la rénovation des stades de Kervénanec et Kersabiec, du gymnase de Kervénanec, de la bulle tennis salle Svob…
Le budget d’investissement s’élève à 1,2 millions d’euros, nécessaires devant les normes de plus en plus nombreuses et contraignantes : vestiaires et sanitaires plus nombreux, différenciation des espaces filles/garçons, sécurité…
Beaucoup reste à faire mais globalement, Lorient peut s’enorgueillir d’avoir des équipements de qualité.
La gestion des équipements
Face à l’accroissement de la pratique sportive, les équipements sont de plus en plus saturés.
Il faut répondre aux demandes des écoles, des collèges, des lycées, de l’UBS et de l’ensemble des clubs et associations.
Il faut également répondre aux demandes croissantes des fédérations pour des équipement spécifiques aux nouvelles pratiques qui se développent et qui n’existaient pas sur le territoire lorientais.
Il faut enfin prendre en compte que les autres villes de l’agglomération viennent pratiquer sur le territoire et contribuent aussi à la saturation.
La tâche est ardue et la gestion des créneaux se complexifie. Elle occupe une grande part du temps des services qui font du très bon travail.
Cependant, il y a encore des sections qui ne peuvent pas pratiquer faute de disponibilités.
La gestion des piscines
La ville gère le centre aquatique du Moustoir, plutôt destiné à l’accueil du public et la piscine de Bois du Château, la plus utilisée car plutôt destinée aux activités de natation, y compris pour les scolaires.
La piscine de Bois du Château est vétuste et énergivore mais indispensable pour le savoir-nager des enfants et l’accueil des clubs de natation.
La ville travaille sur 2 hypothèses mais le choix est difficile.
Soit elle la rénove et la transforme. Soit elle construit une nouvelle piscine mais le coût est très élevé : 5 à 6 millions d’euros.
Le savoir-nager est important, surtout dans les quartiers et pour la population la plus défavorisée.
Certaines activités scolaires nécessitent de savoir nager, comme la pratique de la voile. Certains élèves pourraient alors être exclus de ces pratiques et donc privés d’ouverture à d’autres pratiques sportives.
L’opposition, par soucis de faire des économies, avait proposé de fermer la piscine du Bois du Château.
La mairie, considérant qu’il est important que nos écoles continuent à proposer l’apprentissage de la nage pour offrir la même chance à tous les enfants et notamment ceux des quartiers prioritaires, a décidé de la maintenir ouverte.
Sobriété énergétique oui, économies oui, mais pas détriment de l’humain.
3 priorités : le savoir-nager, le savoir-vélo et le savoir-voile. Trop d’enfants arrivent en 6ème sans savoir ni nager, ni faire du vélo.
Accompagnement des associations par les subventions
Les critères d’attribution sont assez simples et sont travaillés avec l’Office des Sports. Ils ne répondent pas à des appels à projets.
La ville détermine chaque année une enveloppe globale et chaque club en touche un pourcentage en fonction du nombre d’adhérents, du coût de la pratique, du niveau dans la compétition et des déplacements qu’il implique (local, départemental, régional, national), formations dispensées aux jeunes et aux éducateurs, valorisation des filles et des personnes en situation de handicap…
Globalement cela fonctionne plutôt bien.
La ville souhaite valoriser la pratique handisport : tous les équipement sont adaptés même s’il demeure parfois encore des problèmes d’accueil pour les personnes les plus handicapées qui demande davantage de temps et d’aménagements.
La baisse des températures dans les gymnases ne concerne pas les pratiques handi.
Gestion des évènements sportifs
La ville accompagne tous les évènements sportifs.
Elle met à disposition des organisateurs les équipements et mobiliers nécessaires.
Cela concerne de nombreux clubs et de nombreuses disciplines car c’est l’occasion pour eux de récolter de l’argent.
Ces évènements participant également à la vie de la commune, la ville est très aidante et présente auprès des clubs et associations.
Elle travaille alors étroitement avec la préfecture mais ce n’est pas toujours simple : les normes de sécurité sont de plus en plus nombreuses et le plan Vigipirate est toujours en alerte rouge… la gestion est parfois compliquée comme pour la Lorientaise ou le FCL.
Gestion des animations sportives sur le temps périscolaire dans les écoles de la ville
La ville accompagne l’Education Nationale pour développer la pratique sportive et lutter contre la sédentarité.
Elle travaille ainsi avec les éducateurs des clubs sportifs qui interviennent dans les écoles sur le temps périscolaire de la pause méridienne ou du soir.
Questions-réponses
Quid des demandes d’un bassin nordique de 50 mètres au Moustoir qui permettrait d’accueillir des compétitions ?
Des clubs en ont effectivement fait la demande mais il faut trouver l’emplacement car cela nécessite beaucoup de place.
Ce serait un bassin ouvert sur l’extérieur donc avec moins d’espaces à chauffer.
Ce serait la solution la moins onéreuse et la plus utilisée par les clubs sportifs de la région Bretagne. Seules les villes de Rennes et Fougères en disposent.
Cependant, pour pouvoir accueillir des compétitions, cela nécessite des tribunes et des lieux d’accueil du public.
Le développement de la pratique de haut niveau n’est actuellement pas la priorité du territoire lorientais. C’est compliqué et trop coûteux pour une ville de 57000 habitants qui dispose déjà du FCL, du CEP Basket et de la voile.
La priorité est placée sur le sport amateur et associatif qui alimente ensuite le sport de haut niveau.
Quid du Moustoir ?
Le projet tient à cœur de Fabien Audard qui aime à le défendre.
L’objectif de sa rénovation est de le faire vivre au quotidien et pas seulement les jours de match ou de Festival.
Le projet inclut la modernisation de la tribune mais aussi la volonté d’ouverture au monde associatif.
Il se chiffre à 42 millions d’euros, 17 millions pour la tribune et 35 millions pour la vie de la cité : plaine de sport urbain et salles à disposition de la vie associative sportive et culturelle dont une grande salle polyvalente.
Avec l’accompagnement de l’Etat, de la Région et du département, le coût final pour la ville ne dépassera pas 10 millions d’euros pour un équipement de très bonne qualité.
Le projet n’est donc pas uniquement tourné vers le FCL, même si celui-ci est très important pour le rayonnement de la ville et de l’agglomération et qu’il est important de lui offrir de bonnes conditions.
Aujourd’hui, la ville a choisi les trois architectes retenus pour proposer un projet final, après avoir reçu 52 dossiers venant du monde entier : 1 projet régional, un projet national et un projet international.
Le projet définitif sera connu en septembre. Ce sera le plus vertueux et le plus vert.
Il se fera par tranches pour s’adapter à d’éventuelles crises :
Phase 1 : destruction et reconstruction de la tribune + équipements urbains extérieurs
Phase 2 : les angles destinés aux associations
Phase 3 : les finitions
Le Moustoir ira au-delà du sport, la vie quotidienne étant plus importante.
Il devra permettre une pratique libre et moins encadrée en centre-ville.
Il devrait redonner du qualitatif à la piste d’athlétisme en fin de vie, très utilisée par les sportifs et les scolaires.
Quid des règles d’attribution des créneaux d’utilisation ?
Les règles vont changer pour l’UBS, les lycées et les collèges.
Ils sont très demandeurs de créneaux mais trop peu enclins à aider les associations.
Ils multiplient les demandes face aux fortes contraintes auxquels ils doivent faire face mais oublient que celles de la ville le sont tout autant.
Les plannings sont compliqués à gérer face aux fortes contraintes.
L’UBS vient d’acquérir un gymnase mais incite ses étudiants à se diriger vers les clubs pour libérer des créneaux. Les clubs sont ravis de voir leurs effectifs croître mais cela sature un peu plus les créneaux les plus demandés (19h00-20h30)
Le collège de Tréfaven dispose de son propre équipement mais celui-ci n’étant pas fonctionnel, il continue à utiliser les salles des anciens collèges Le Coutaller et Kerentrech. C’est un non-sens.
Jusqu’ici, la ville facturait la Région et le Département pour l’occupation des équipements sportifs.
Désormais, elle va subventionner les établissements pour cette occupation. Elle espère ainsi voir les demandes de créneaux diminuer, notamment ceux en intérieur faites pour pallier aux éventuelles pluies et qui ne sont pas utilisés.
Il faut également responsabiliser les clubs qui eux aussi réservent des créneaux et ne les utilisent pas ou pas de manière optimum.
Ouvrir un gymnase pour 4 personnes suppose de le chauffer tout de même, ce n’est plus acceptable en période de sobriété énergétique.
Les clubs doivent pouvoir vivre mais il faut trouver un juste milieu.
Les commissions se tiennent en juin pour rendre compte en septembre.
Quid d’ouvrir les écoles ?
Les écoles sont amenées à être réaménagées. La question est donc à l’étude pour les ouvrir à la pratique sportive.